L’Etna présente une combinaison rare et facilement accessible de paysages, géodiversité et phénomènes volcaniques. Les formations volcaniques, les tunnels de lave, les champs de lave et les grottes présentant des minéralisations particulières et d’autres morphologies témoignent de la continuité éruptive de l’Etna dans l’histoire humaine.
Compte tenu de sa latitude et de son altitude, de sa position insulaire et sa forme conique imposante, sa silhouette se dresse vers le ciel, incomparable à tout autre relief montagneux du bassin méditerranéen ; par son climat et ses facteurs météorologiques, par sa morphologie à l’aspect unique et variable lié à l’activité volcanique et à la dégradation exogène, le mont offre des paysages volcaniques à couper le souffle, alternant couches rocheuses et pentes sauvages et raides, des superbes cônes de débris et des vallées profondes aux massives parois de lave.
Ces aspects témoignent de l’activité volcanique incessante qui a caractérisé, depuis l’antiquité, le paysage géologique de l’Etna.
Botanique
La végétation actuelle de l’Etna est influencée par divers facteurs tels que la nature volcanique du sol, le climat et les activités humaines.
Le paysage qui en résulte est unique. Les communautés végétales proches les unes des autres peuvent être très variées : à côté des bois et des prairies, on peut voir des champs cultivés et des étendues noires de laves récentes. Sur ces dernières, la vie végétale est forcée de repartir de zéro, relançant le lent, mais tenace processus de colonisation, avec la perspective de subir de nouveaux épisodes éruptifs la contraignant à un ultérieur et nouveau départ, dans un cycle sans fin.
En haute altitude, des plantes endémiques s’imposent, autrement dit des espèces spécifiques à l’Etna, particulièrement adaptées à ces conditions difficiles. Selon l’altitude, on peut identifier différents étages de végétation. De 1 000 à 1 450 m au-dessus du niveau de la mer, on trouve l’étage supra-méditerranéen qui se caractérise par la présence de chênes à feuilles caduques et persistantes, des pins et des châtaigniers.
Au cours des siècles, les pinèdes de pin laricio ont été favorisées par l’homme, tandis que le châtaignier a été introduit par ce dernier. De 1 450 à 2 000 m au-dessus du niveau de la mer, nous nous trouvons à l’étage montiméditerranéen, dit du Hêtre. Sur l’Etna, cette espèce compte les communautés les plus méridionales d’Europe et atteint également les altitudes les plus élevées, allant jusqu’à pousser à 2 300 m.
Les hêtraies d’aujourd’hui, très fragmentées, sont un vestige des forêts beaucoup plus importantes de la dernière période glaciaire durant laquelle le climat était plus humide et froid. Dans la même zone, à l’est, nous trouvons le bouleau, Betula aetnensis, reconnu espèce endémique par les chercheurs.
De 2 250 m au-dessus du niveau de la mer jusqu’aux limites de la végétation pionnière, nous trouvons l’étage altiméditerranéen supérieur, dont la végétation discontinue est dominée par les coussinets épineux de l’Astragalus siculus, autre espèce endémique.
La zone la plus élevée est formée par des colonies très pauvres d’espèces pionnières. Sur les crêtes rocheuses poussent le Berberis aetnensis et le Genévrier Juniperus hemisphaerica et, plus bas, le Genista aetnensis ou Genêt de l’Etna et l’Adenocarpus bivonii. Au-delà des 2 450 m au-dessus du niveau de la mer, la végétation devient toujours plus sporadique et se compose d’espèces pionnières endémiques comme le Rumex aetnensis, l’Anthemis aetnensis et le Senecio aetnensis.
À une altitude de 2 900-2 950 m au-dessus du niveau de la mer, les quelques plantes adaptées à ces conditions difficiles subissent constamment la production continue de gaz et de matériaux rocheux de différentes tailles. Au-delà de cette altitude, aucune forme de vie végétale ne peut survivre : c’est la zone des cônes terminaux, de 3 000 à 3 050 m jusqu’au sommet.
Ce dernier étage est appelé « désert volcanique », ici le volcan règne en maître.
Zoologie
L‘Etna est un territoire unique en Europe et en Méditerranée : forêts, zones humides, prairies et crêtes rocheuses forment une mosaïque environnementale unique. Pour cette raison, la faune étnéenne est riche et diversifiée, et certaines espèces présentent notamment des adaptations écologiques spécifiques.
La faune étnéenne comprend actuellement environ 800 espèces de vertébrés et d’invertébrés.
De nombreux mammifères menacés ont trouvé refuge sur les pentes du volcan, comme le chat sauvage, le porc-épic, la martre, la crocidure et la petite musaraigne sicilienne.
En particulier, sur le territoire du Parc de l’Etna, les populations de chat sauvage, carnivore très rare et quasiment disparu au siècle dernier, sont en nette augmentation.
À différentes altitudes, on peut observer de nombreux oiseaux sédentaires et migrateurs. Il s’agit notamment de l’aigle royal, de la perdrix bartavelle de l’Etna, du faucon pèlerin, de l’engoulevent au plumage mimétique, de la Calandrella dont les populations diminuent dans de nombreux pays européens.
Les espèces particulièrement intéressantes sont la petite mésange sicilienne à longue queue que certains auteurs reconnaissent espèce endémique, et le bec-croisé des sapins qui vit dans les pinèdes étnéennes de Pins laricio. Neuf espèces de reptiles présentes sur l’Etna nécessitent d’une protection stricte, y compris la tortue d’Hermann et la tortue aquatique. Les insectes comptent le plus grand nombre d’espèces endémiques.
Parmi les coléoptères, certaines espèces ont développé des adaptations spécifiques comme le Lionychus fleischeri focalirei (Carabidae), qui vit à haute altitude dans les cours d’eau, le Medon perniger fraudulentum (Staphylinidae), qui vit dans les bois, le Buprestis aetnensis (Buprestidae), typique des pinèdes, et l’Attalus aetnensis (Melyridae), fréquent dans les prairies de montagne.
Parmi les Lépidoptères, l’Aurore de Sicile Anthocaris damonae, présente uniquement sur notre volcan, et le petit Lysandra icarus, observé en Sicile exclusivement au Refuge Citelli.